« Marche ou crève » (Stephen King)

couv71004138Marche ou crève est le second roman de Stephen King que je lis où il n’y a pas d’éléments fantastiques. Le premier étant Misery. Et avec ces deux tentatives, je pense que je préfère quand King se lance dans l’horreur surnaturel. Pourtant, l’idée de base est vivement intéressante. En effet, cent garçons participent à une marche. Le but est de marcher le plus longtemps possible sans s’arrêter jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Une bonne idée n’est-ce pas? Notez que ça ressemble au jeu tel que Hunger Games d’aujourd’hui.

Tout d’abord, Marche ou crève ne comporte pas d’action et si c’est ce que vous recherchez avec ce livre, il vaut mieux passer votre chemin. Dans ce roman, vous marchez. C’est cela. Nous suivons Ray Garraty, le personnage principal de l’histoire. Nous découvrons également dès le début le fonctionnement de ce « jeu » si on peut appeler ça un jeu. En effet, les participants ne peuvent descendre en dessous de 6km/h et ils n’ont le droit qu’à trois avertissements sous risques de se prendre une balle dans la tête. Les uns à la suite des autres jusqu’au vainqueur. Nous voyons aussi comment des liens se forment mais nous apprenons à connaître les autres personnages qu’à travers les dialogues et leurs actions. Le personnage principal est Ray Garraty mais résultat, je ne m’attache pas autant aux autres garçons. Ce qui est dommage car dans la mesure où il n’y a pas d’attachements, il n’y a pas la peur de les voir mourir.

Dans ce livre où il n’y a pas d’action excepté les personnages qui meurent au fur et à mesure, ce qui compte c’est la marche. Pourquoi alors s’intéresser à ce livre ? Pour le côté psychologique des garçons, pour ce que cette marche leur apporte. Tout au long de l’histoire, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé ces garçons à faire cette marche puisqu’en réalité et à la différence d’Hunger Games, ils se sont portés volontaires. Il est frustrant de voir que Stephen King ne nous livre pas la réponse sur un plateau. Nous devons lire entre les lignes à travers les dialogues des garçons. Certains à cause de leur vie, certains pour se prouver des choses ? Tous avaient probablement des raisons différentes et finalement, pendant cette marche, ils découvrent qu’ils ne savent peut être même pas pourquoi. Seulement ils sont là et un seul survivra… Alors on marche encore.

Le livre fait réfléchir. Comme Amélie Nothomb l’a fait avec Acide Sulfurique, il nous montre jusqu’où peut amener ce genre de jeu type Tv réalité puisque tout le monde regarde. Tout le monde encourage. Stephen King met son lecteur aussi dans cette situation puisque nous suivons cette marche pendant plus de trois cent pages. Il pousse à réfléchir, il surprend aussi par les amitiés qui naissent entre les personnages. La compétition est présente chez les spectateurs qui encouragent la personne qu’ils connaissent mais elle est absente chez les garçons. J’aime ce concept qui éloigne la rivalité, celle de vouloir à tout prix gagner. Pour ce qui est de la fin, elle n’est pas mauvaise du tout mais trop prévisible. Une bonne claque aurait été la bienvenue.

Finalement, je pensais en avoir retiré que du négatif à cause du manque d’action, du manque d’attachement aux personnages mais je lui trouve également du positif. C’est un bon livre de Stephen King qui, comme d’habitude, sait trouver des idées originales et formidables. Pas son meilleur certes, mais loin d’être mauvais également :)

5 réflexions sur “« Marche ou crève » (Stephen King)

  1. Effectivement, une réflexion bien menée. J’ai lu celui-ci il y a longtemps déjà, comme la plupart des Stephen King. Je suis très fan….

    Je retrouve ici un nombre certain de mes lectures; j’aurais donc le plaisir de revenir régulièrement suivre tes chroniques, et y puiser de nouvelles idées.

    Au plaisir.

  2. C’est drôle, pour moi c’est l’inverse : je préfère le King quand il n’y a pas de surnaturel ou très peu. Du coup, Marche ou crève est sûrement celui que je préfère, j’aime la tension qui se dégage du livre. Mais effectivement, ceux qui recherchent de l’action doivent passer leur chemin !

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