« Rhinocéros » de Eugène Ionesco

Rhinocéros est une pièce très originale et absurde qui nous montre une épidémie de « rhinocérite », une maladie qui va effrayer tous les habitants et les transformer en rhinocéros.

J’ai adoré cette pièce très comique et écrite en trois actes. L’acte I comporte les premières apparitions de rhinocéros : Un ou deux ? Unicorne ou bicornu? Voici un débat où chaque personnage a son propre opinion. Nous avons aussi le syllogisme et le dialogue entre Jean et Beranger qui est très amusant. Le style de Ionesco est plutôt simple mais il peut être difficile à suivre par endroits, surtout quand les dialogues s’entrecroisent, où il faut essayer de suivre le fil.

L’acte II concerne les premières transformations d’habitants, Monsieur le Boeuf, sa femme qui va de son plein gré le rejoindre, ensuite Jean sous les yeux de Béranger. Tous ses personnages donnent l’impression de le vouloir. Même Jean qui pourtant est un homme cultivé. Dudard et Daisy rejoindront les autres également à l’acte III car l’un souhaite « suivre ses chefs et ses camarades » et l’autre sera attirée par les rhinocéros, les trouvant « beaux ». Nous transformons nous car nous le souhaitons? Béranger et Dudard avaient cette hypothèse pourtant au début de l’acte II, on constate que Botard, un des personnages défend sa position, pour lui c’est un mythe cette histoire de rhinocéros et pourtant, il va lui aussi se transformer. A t’il changé d’avis?

Seul Béranger résiste très longtemps et jusque la fin, il refuse de capituler, souhaitant rester « homme ».

« Rhinocéros » est une pièce très intéressante bien que absurde. Mes recherches m’ont apprises que Ionesco souhaitait dénoncer les régimes totalitaires comme le nazisme et le stalinisme. De ce fait, cette pièce prend tout son sens. La transformation des habitants en rhinocéros montre des personnes cédant, bien qu’ils soient contre ou effrayés, suivre le régime sans résister. Cette pièce montre le caractère influençable des êtres humains. Bien sur, le côté humoristique et absurde adoucisse la pièce et la rende amusante à défaut d’être intéressante. J’ai pris beaucoup de plaisir à la lire !

7 réflexions sur “« Rhinocéros » de Eugène Ionesco

  1. J’aime beaucoup Ionesco, dans son genre.
    Plus que Beckett, pour ce qui est du théâtre de l’absurde.
    J’avais lu La cantatrice chauve de cet auteur et j’avais vraiment ris.
    Le « problème » (si je puis dire ce mot) dans ce genre de pièce là c’est qu’il faut capter le sens que l’auteur a voulu donner. Sinon c’est fichu. Et bien, souvent, je suis obligé de faire des recherches, pour tout comprendre.

  2. bal-des-livres-fous

    J’ai adoré ! L’écriture de Ionesco est merveilleuse, les dialogues multiples étaient très bien faits ! J’avais un peu peur de me perdre au début mais finalement non et j’ai aimé cette pseudo-logique absurde des personnages. Bref, un coup de coeur !
    J’avais lu ton article avant de commencer, du coup j’ai tout de suite pu voir le côté engagé ! ^^

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